HISTORIQUE DE L’EVOLUTION POLITIQUE DE LA GUINEE ET RÔLE DE LA JEUNESSE DANS LE DEVELOPPEMENT D’UN PAYS

Après la seconde War mondiale, trois partis politiques font leur apparition en Guinée à savoir :

  • Le Bloc Africain de Guinée connu sous l’appellation BAG
  • Le Parti Démocratique de Guinée, section guinéenne du Rassemblement Démocratique Africain (PDG-RDA) qui fut le parti de Ahmed Sékou Touré
  • Le Parti Socialiste (dirigé plus tard par Saïdou Bayo)

En 1958, la Guinée refuse de joindre les rangs de la nouvelle Communauté française et accède à l’indépendance. Sous la gouverne de l’ex-syndicaliste Ahmed Sékou Touré et de son Parti démocratique de Guinée (PDG), qui est parti unique, la Guinée adopte un modèle de développement socialiste. Le régime pratique une sévère répression à l’endroit de l’opposition, incitant plusieurs Guinéens à prendre la route de l’exil.

Le refus de la Guinée de joindre la Communauté française et sa proclamation d’indépendance, en 1958, provoquent des tensions avec la France qui lui retire son assistance. Le président Ahmed Sékou Touré cherche à atténuer l’impact de cette décision en demandant l’aide de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et de la Chine. Sékou Touré s’exprime aussi en faveur du panafricanisme, bien qu’il entretienne des rapports tendus avec plusieurs de ses voisins. Le faible dynamisme de l’économie guinéenne incite les dirigeants à se détourner des pays communistes et à renouer avec la France en 1978. L’évolution vers un modèle plus libéral entraîne également une participation accrue des capitaux étrangers, particulièrement de l’Occident. La Guinée s’implique aussi sur le continent africain, notamment au sein de plusieurs organisations et missions de paix. Les résultats économiques s’avèrent insatisfaisants et un léger virage vers le libéralisme est amorcé. Il s’accentue après la mort de Sékou Touré, en 1984. Le discours programme du 22 décembre 1985 a donné une nouvelle orientation politique et économique à la Guinée avec la libéralisation des initiatives privées.

Le sommet France Afrique tenu à la Baule en France a imposé la démocratie comme un préalable à toute aide de la Métropole française. Sur le continent des conférences nationales se tiendront dans plusieurs Etats africains. Ainsi un élan de démocratisation, marqué par l’adoption d’une nouvelle constitution en décembre 1990 souffle sur la Guinée. Une élection présidentielle multipartite organisée le 19 décembre 1993, mettait en concurrence huit candidats. Mais c’est le candidat du PUP Lansana Conté qui sera déclaré vainqueur permettant ainsi au président sortant d’être reporté au pouvoir. Il faut retenir que c’est en 1992 que les partis politiques seront autorisés dans le pays. C’est à partir de cette date que le pays connaitra une profusion de partis politiques dont le nombre se chiffre aujourd’hui à plus de cent.

Il faut reconnaitre que l’histoire sociopolitique de la Guinée a connu des hauts et des bas. Tout n’a pas été rose sous la révolution cependant, il faut reconnaitre que des prouesses ont été réalisées surtout avec la jeunesse sous l’égide de la JRDA. Des victoires ont été

acquises sur la plan culturel avec les Ballets africains, le Ballet Djoliba et le Syli orchestre en Afrique et à travers le monde. Personne ne peut ignorer le célèbre Hafia club qui a remporté le premier triplé continental, tout cela a été possible grâce à l’encadrement strict de cette jeunesse. Malheureusement à la mort du président Sékou Touré, les nouvelles autorités en l’occurrence le CMRN ont balayé du revers de la main tous les acquis politiques économiques, culturels et social de la révolution.

C’est ainsi que la jeunesse sera abandonnée à elle-même sans aucune structure pouvant les permettre de s’intégrer au développement national. La JRDA qui avant envisageait les programmes d’intégration et d’orientation des activités de jeunesse a été interdite de même que le PDG RDA. C’est la raison des problèmes auxquels la jeunesse d’aujourd’hui est confrontée avec la désorientation totale des jeunes qui ne savent plus à quel Saint se vouer. A la combinaison d’un taux de chômage élevé, du sous-emploi et de la pauvreté s’ajoute, également un accès insuffisant aux services sociaux de base (eau, éducation et la santé) ainsi qu’une extrême vulnérabilité aux conflits, à la violence et au dérèglement climatique.

Avec plus de 200 millions d’habitants âgés de 15 à 24 ans, l’Afrique est composée de la plus forte population de jeunes dans le monde. Le rôle de la jeunesse dans le développement d’un pays, est de contribuer à développer la résilience des communautés et à stimuler le progrès. Mais trois choses détruisent la jeunesse d’aujourd’hui ce sont : le sexe, l’alcool et la drogue. Les milliers de jeunes africains désespérés, qui échouent sur les plages du Nord chaque année, suscitent l’indignation dans le monde entier. Tout aussi déplorable est l’exode silencieux de la jeune élite de ce continent vers l’Occident en quête d’une vie meilleure. Ces deux catégories d’émigrés fuient la pauvreté, inévitablement l’Afrique exporte son avenir en masse. Les jeunes possèdent assez d’atouts, non seulement ils sont passionnés, mais ils sont aussi créatifs. Donc lis ont tout pour réussir et pour se lancer, ils ont aussi moins d’a priori et d’idées reçues et n’ont généralement pas encore de charges familiales, ce qui leur permet de mieux se concentrer sur leur travail.

L’action en faveur de la jeunesse présente également de nombreux avantages économiques. Les jeunes peuvent faire progresser la croissance économique. L’impact positif de l’action en faveur des adolescentes et des jeunes femmes dépasse la participation au monde du travail et la productivité. Le rôle de la jeunesse dans la société est de faire l’apprentissage du passage de la communauté restreinte à la communauté élargie. Les valeurs de respect, d’égalité, d’autonomie, de solidarité ne se limitent plus au cercle restreint de la famille, de la classe, du clan, du quartier, du groupe ethnique, elles s’universalisent.

La jeunesse représente une force vive, elle est riche des aspirations propres à ce moment de l’existence. Mais aujourd’hui encore, des conditions de vie précaires (chômage, exclusion, pauvreté particulièrement nuisibles aux jeunes défavorisés) gâchent ce potentiel et cette énergie. A chercher, dans de pareilles conditions, à se forger une identité et à donner un but à leur existence, les jeunes risquent en effet de basculer dans une profonde désillusion, dans la colère, voire dans la révolte et de renoncer pour toujours à s’engager pleinement dans la vie. Aussi leurs capacités doivent-elles être développées pour leur permettre de passer intégralement de l’enfance à l’état adulte et de devenir à la fois responsables et acteurs.

Les jeunes constituent incontestablement un groupe d’âge décisif, capable de raisonner et d’agir avec maturité. Leur participation ne peut être reléguée à un avenir incertain : c’est maintenant que nous avons besoin de leur concours. Il est nécessaire de dépasser l’idée selon laquelle les jeunes, un jour, hériteront de la terre ; en réalité, ils ont dès aujourd’hui un rôle important à jouer dans l’édification du monde. C’est à juste titre qu’ils exigent d’être entendus et de pouvoir s’exprimer pour que soit reconnue la valeur de leur apport à la société.

Les actions menées pour les jeunes devraient donc avoir pour objectif leur autonomisation afin d’assurer leur pleine participation à la vie sociale en tant que partenaires utiles et à part entière. Rendre les jeunes autonomes, c’est les aider à mettre leurs forces au service du développement : il faut aller au-devant d’eux, répondre à leurs préoccupations et à leurs attentes et les encourager à développer des compétences utiles et durables. Cette approche se doit d’être holistique de façon à toucher l’ensemble de la jeunesse, ce groupe en constante évolution.

L’Afrique doit cesser d’être un musée de la pauvreté. Ses populations sont résolues à renverser cette tendance. L’avenir des jeunes africains n’est pas en Europe, leur destin n’est pas de périr en Méditerranée. Nous vivons dans un monde de compétitivité, où les talents rivalisent à tous les niveaux. La poussée du dividende démographique de l’Afrique doit être canalisée afin de soutenir la productivité économique doublée d’une transformation sociale et industrielle équitable.

En somme, il est important de connaitre l’historique sociopolitique de notre pays, afin d’éviter les erreurs du passé et annihiler le sentiment de rejet de l’autre et de la haine. C’est avec regret que l’on constate aujourd’hui l’instrumentalisation de la jeunesse à des fins politiques. Ils sont les premiers sur les scènes de violences pour être sacrifiés à l’autel des ambitions personnelles de certains hommes politiques. L’avenir d’un pays repose sur une jeunesse éduquée, civiquement avertie, responsable et patriote. Pour être réellement ce que la société attend de nous, il faut plus de courage, d’abnégation et de rejet total de la drogue, de l’alcool et du sexe.

Je vous remercie.

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