La CEDEAO décide d’adopter une nouvelle feuille de route pour le lancement de l’ECO

La monnaie unique de la CEDEAO ne naîtra finalement pas dans un futur proche. Après quelques vives tensions observées sur la question, les Etats ont fini par différer le lancement de l’ECO et s’entendre sur une approche graduelle basée sur une nouvelle feuille de route.

La monnaie unique de la CEDEAO, l’ECO, ne verra finalement pas le jour en 2020, ou du moins dans un futur proche. Le 57e sommet de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’institution tenu le 7 septembre à Niamey a permis de clarifier la situation concernant le chronogramme d’adoption de cette monnaie commune.

En effet, l’annonce faite par la zone UEMOA d’adopter unilatéralement l’ECO en remplacement du franc CFA actuellement utilisé par les 8 pays membres de cet espace en 2020 avait créé des tensions avec les Etats membres de la ZMAO, avec en tête le Nigeria. Sans oublier que la crise de la covid-19 est passée par là avec ses conséquences économiques.

Prenant note de ce que « la réforme de la zone monétaire UMOA s’inscrit dans le cadre des actions à réaliser pour transformer le FCFA, tout autant que les autres monnaies en ECO, conformément à la feuille de route révisée de la CEDEAO », le sommet a décidé de « différer, à une date ultérieure, le lancement de la monnaie unique ».

Cette décision a été prise après les exposés faits par le président ivoirien, Alassane Ouattara, président en exercice de l’UEMOA, et le ministre des Affaires étrangères de la Sierra Leone, Nabeela Tunis, représentant Julius Maada Bio, président en exercice de la ZMAO.

De plus encore, les chefs d’Etat ont souligné « leur détermination à respecter les critères de convergence avant la création de la monnaie unique ». Une décision relativement sage d’autant plus que selon la plus récente des études sur la question, seul le Togo respectait ces critères. Leur respect constitue par ailleurs la position défendue depuis lors par la ZMAO.

Aussi, face aux difficultés économiques et financières créées par la pandémie de covid-19, il a été décidé d’exempter les Etats membres du respect des critères de convergence macroéconomique en 2020.

Tout en maintenant « l’approche graduelle pour le lancement de l’ECO », les Etats membres de la CEDEAO ont donc convenu d’élaborer une nouvelle feuille de route pour le programme de la monnaie unique. Dans ce sens, il sera conclu, entre les Etats, un nouveau pacte de convergence et de stabilité macroéconomique.

Le sommet de Niamey met ainsi fin au débat concernant une adoption séparée de l’ECO par les Etats membres. De sorte à apaiser les tensions clairement visibles depuis le coup de semonce donné par le président du Nigeria, le poids lourd de la sous-région, contre l’empressement des pays de l’UEMOA à adopter de manière unilatérale la nouvelle monnaie.

Une action à travers laquelle nombre d’observateurs voyaient plutôt une tentative de « maquillage » du FCFA fortement décriée par l’opinion, qu’une volonté d’adopter véritablement une nouvelle monnaie de façon indépendante et autonome.

Avec A. Ecofin

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