Conflit dans l’ouest de la RDC au moins 20 morts cette semaine, selon HRW

Des hommes armés ont tué au moins 20 personnes cette semaine dans une embuscade dans l’ouest de la République démocratique du Congo, le dernier épisode d’un conflit communautaire qui a fait des centaines de morts l’année dernière, a déclaré Human Rights Watch jeudi.
Conflit dans l'ouest de la RDC au moins 20 morts cette semaine selon HRW
Selon l’ONG de défense des droits de l’homme, l’embuscade a été tendue lundi par des miliciens « Mobondo » contre un camion transportant principalement des commerçants de la communauté Teke, près du village de Mulunu, dans le territoire de Kwamouth (province du Maï-Ndombe), au nord-est. de Kinshasa.
« Les assaillants ont alors mis le feu au véhicule », écrit HRW dans un communiqué publié sur son site internet.
Un conflit éclate en juin 2022 entre les Teke, qui se considèrent comme les initiateurs et propriétaires de villages situés le long du fleuve Congo sur une distance d’environ 200 kilomètres, et les Yaka, venus s’installer après eux.
« Le conflit qui couvait a dégénéré en violence généralisée après que de nombreux agriculteurs, principalement Yaka, aient rejeté une augmentation des redevances coutumières par les chefs Teke », rappelle Human Rights Watch.
Des groupes se faisant appeler Mobondo « recrutaient principalement parmi les communautés dites ‘non-autochtones’ Yaka, Suku, Mbala, Ndinga et Songo, et ciblaient les villageois Teke avec des machettes, des lances, des fusils de chasse et des fusils d’assaut militaires », poursuit l’ONG.
Les forces de sécurité congolaises ont mené des opérations « mais n’ont pas été en mesure de mettre fin aux violences », note-t-il.
La violence a fait « des centaines » de morts et forcé « des milliers » de personnes à fuir leur foyer. « L’insécurité empêche de nombreux élèves de passer leurs examens de fin d’année », alors que le recensement des électeurs pour les élections de décembre n’a jusqu’à présent pas pu avoir lieu.
HRW rappelle que fin avril, le gouvernement a mis en place « une commission d’enquête sur les exactions commises par les forces de sécurité ».
Mais, dit-il, « des centaines d’assaillants qui se sont rendus ont été transférés dans des centres d’entraînement militaire sans jamais avoir fait l’objet d’un examen approfondi de leur profil ».
Par ailleurs, « le gouvernement a chargé certains individus – qualifiés d' »auteurs intellectuels » des violences communautaires dans un avis de recherche de la police nationale – de faire la médiation entre les communautés en conflit et d’aider à démobiliser les miliciens Mobondo ».
« Au lieu de mettre fin aux atrocités, l’absence de responsabilité des auteurs et instigateurs présumés des crimes renforce la méfiance entre les communautés et conduit à de nouvelles atrocités », déplore Human Rights Watch.

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