LES MESURES POPULISTES DECREDIBILISENT-ELLES LE CNRD ?
Pour se faire plaire au peuple de Guinée, les nouvelles autorités guinéennes se sont engagées pour organiser le Procès des massacres du 28 septembre 2009. Dans une déclaration pleine de fanfaronnades, il a été annoncé que les conditions idoines sont réunies pour la tenue de ce procès dans le pays. La sensibilité de ce procès et le désir du peuple de voir punis les auteurs de ces crimes crapuleux, conféraient à l’événement toute son importance. Mais en toute chose il faut considérer la fin disait la Fontaine, c’est ce qui caractérise malheureusement le déroulement de ce procès.
Pour les nouvelles autorités guinéennes, le gouvernement du Pr. Alpha Condé a manqué de volonté pour la tenue de ce procès. Cependant le palais de justice dans lequel se tient le dit procès a été mis en chantier par le régime déchu, le CNRD n’a fait qu’accélérer les travaux tout cela pour se faire aimer du peuple. Le ministre de la justice s’est arrogé de tous les pouvoirs pour annoncer l’acquisition du financement du procès, la formation des magistrats et de tous les autres personnels proches du procès. Ce n’est pas avec enthousiasme ni avec amateurisme qu’un tel procès peut être organisé, il faut des préalables, des garanties pour l’assumer et l’assurer.
C’est en connaissance des difficultés liées à l’organisation d’un tel procès, son impact économique et sociale que le Pr. Alpha Condé a compris que son gouvernement n’était pas à mesure de l’organiser. La raison n’était pas politique mais institutionnelle à cause de l’indisponibilité et de l’insuffisance de formation pour un tel procès que le monde entier est en train de suivre. A travers les débats, il est facile de se faire une idée sur la compétence de certains avocats qui peinent à poser des questions réfléchies. Le déroulement du procès rencontre des couacs de la part des avocats qui réclament leurs émoluments à l’Etat, ce que le ministre Charles Wright balaie du revers de la main. Pour lui, ces avocats ont signé un contrat avec leurs clients donc ils n’ont rien à lui demander.
Mais Maitre Paul Yomba n’a pas laissé passer cette occasion si grotesque pour remonter les bretelles au ministre de la justice. Il a flétri cette attitude peu responsable du ministre qui traite avec mépris et arrogance les hommes en robe. Il s’étonne de voir cette métamorphose inattendue chez cet homme de droit qui n’est plus ce qu’il était auparavant. Tout cela démontre aisément son manque de compétence, son amateurisme et son incapacité à assumer les fonctions qu’il occupe.
Aujourd’hui on doute fermement sur la gestion du fond dédié à ce procès par le Ministre Charles Wright. Le débrayage des avocats du procès est une preuve suffisante de sa mauvaise organisation surtout du traitement qui leur est réservé. La justice guinéenne est sous le feu des projecteurs car ce procès est suivi partout dans le monde, il apparait exactement comme jauge de sa capacité et de son indépendance. On verra bien ce que sera ce procès si la justice pourra assumer ses responsabilités ou si la CPI viendra récupérer le dossier pour un meilleur jugement.
Que justice soit faite !