Mali: le candidat de l’opposition appelle à un « large front » pour battre IBK

Le candidat de l’opposition au second tour de la présidentielle au Mali, Soumaïla Cissé, a appelé vendredi les candidats battus à former autour de lui un « large front démocratique » contre le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta.

Crédité de 17,8%, contre 41,42% pour M. Keïta, Soumaïla Cissé a dénoncé devant quelques centaines de militants réunis devant son QG en milieu de journées les résultats du premier tour du 29 juillet annoncés jeudi soir, qu’il a qualifiés de « ni sincères, ni crédibles ».

« Ce sont les résultats de la fraude, d’un bourrage des urnes honteux en faveur du président de la République sortant, ce sont des résultats manipulés. Nous ne les accepterons pas! », a lancé l’ancien ministre des Finances, alors que débute la campagne pour le second tour du 12 août.

M. Cissé a lancé un appel aux 22 candidats éliminés pour qu’ils constituent autour de lui un « large front démocratique contre la fraude et pour l’alternance ».

Estimant que « le camp du changement est désormais majoritaire », celui qui avait été largement battu en 2013 par Ibrahim Boubacar Keïta, a jugé cette fois la victoire « à portée de main » si l’opposition « se rassemble ».

Il ne pourra pas compter sur les quelque 11.600 voix (0,36%) de la seule femme candidate, Djénéba N’Diaye, qui a annoncé dans la matinée son ralliement au président sortant.

Devant ses militants, Soumaïla Cissé a aussi soutenu la radio privée Renouveau FM, fermée jeudi par le gouverneur de Bamako en raison d’une virulente chronique de son animateur vedette, l’activiste contestataire Ras Bath, l’un des principaux partisans du chef de file de l’opposition.

« L’ostracisme au niveau de l’ORTM (la télévision publique), vous le savez. Maintenant, c’est le secteur privé qui est touché. Cela montre ce que pourrait être un deuxième mandat. Que Dieu nous en garde », a-t-il dit.

La communauté internationale, présente militairement au Mali avec la force française Barkhane, qui a succédé à l’opération Serval, déclenchée en 2013 contre les jihadistes, et avec les Casques bleus de l’ONU, attend du vainqueur une relance de l’accord de paix signé en 2015 par le camp gouvernemental et l’ex-rébellion à dominante touareg, dont l’application accumule les retards.

Izf

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