Côte d’Ivoire: la révision des listes « entachée d’irrégularités », dénonce un avocat
Les opérations de révision des listes électorales qui ont enregistré moins d’un demi-million de nouveaux électeurs en Côte d’Ivoire, « étaient entachées d’irrégularités », a dénoncé lundi à Abidjan un avocat, y voyant une menace pour les scrutins à venir.
Dans plusieurs villes, « des personnes se sont fait recenser hors de leur lieu de vote pour être inscrites sur des listes en dehors de leur zone territoriale de vote », a accusé Me Claver N’Dry, qui représente plusieurs candidats indépendants et de l’opposition, lors d’une conférence de presse.
« Nous dénonçons ces irrégularités. Ce sont des cas graves, qui ont été portés devant le procureur général », a affirmé Me N’Dry, sans préciser le nombre de cas litigieux.
Pour lui, « il faut clarifier toutes ces questions pour ne pas que des contestations puissent encore diviser les Ivoiriens », lors des élections municipales et régionales couplées cette année et pour la présidentielle de 2020.
Des candidats avaient déjà dénoncé auparavant des fraudes au Plateau, le quartier du pouvoir et des affaires d’Abidjan, une circonscription-clé.
La Commission électorale indépendante (CEI) a assuré enquêter sur ces allégations.
L’opération de révision qui s’est déroulée du 18 au 24 juin a abouti à l’enregistrement de 428.233 personnes nouvellement inscrites, s’ajoutant aux 6.318.311 personnes déjà présentes sur les listes électorales.
La plateforme d’opposition Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS) avait appelé les Ivoiriens à ne pas s’inscrire sur les listes électorales, contestant la légitimité de la CEI qu’elle juge politiquement déséquilibrée en faveur du pouvoir.
La Cour africaine des droits de l’Homme avait rendu en 2016 un arrêt jugeant la CEI effectivement déséquilibrée et enjoignant le gouvernement ivoirien de changer sa composition. Ce qui n’a été fait jusqu’à présent.
La situation politique reste tendue en Côte d’Ivoire malgré le retour à la paix civile depuis sept ans, après la tragique crise post-électorale qui avait fait 3.000 morts après la présidentielle de 2010.
Izf