CPI: les victimes de Bemba demandent des réparations individuelles

Plus de 5.000 victimes de crimes de guerre commis en Centrafrique pour lesquels a été condamné l’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba demandent des réparations individualisées devant la Cour pénale internationale (CPI).

« La plupart des victimes rencontrées ont tout perdu et insistent pour que des compensations individuelles soient attribuées » par la CPI, a fait savoir la Fédération internationale des ligues des Droits de l’homme (FIDH) dans un communiqué lundi.

L’ancien riche homme d’affaires de 55 ans avait été condamné à une peine de 18 ans de prison par la CPI en juin 2016 pour la vague de meurtres et de viols commis par sa milice, le Mouvement de libération du Congo (MLC) entre octobre 2002 et mars 2003, en Centrafrique.

Alors que la CPI a commencé à se pencher sur les demandes en réparation, la FIDH a publié un rapport présentant les résultats d’une enquête menée en juin auprès de douze victimes de violences sexuelles et exactions commises par les troupes de M. Bemba.

« Elles continuent à vivre dans leur chair et leur mémoire les conséquences des crimes et des traumatismes subis », a rapporté la FIDH. « Si les réparations sont tardives, elles sont néanmoins une exception dans un pays ravagé par l’impunité et les exactions violentes des groupes armés », ajoute-t-elle.

Jean-Pierre Bemba a interjeté appel de sa condamnation, dénonçant des « vices de forme » et évoquant notamment l’arrestation de son avocat durant le procès.

Il s’agira de la troisième ordonnance de réparations dans l’histoire de la CPI, quinze ans après sa fondation.

En août, la Cour a déclaré qu’un jihadiste malien avait provoqué pour 2,7 millions d’euros de dégâts en faisant détruire en 2012 des mausolées de la cité historique malienne de Tombouctou.

Et en mars, la CPI avait attribué 250 dollars « symboliques » à chacune des 297 victimes d’un ancien chef de milice congolais, Germain Katanga, condamné en 2014 à douze années de détention. Le total des préjudices physiques, matériels et psychologiques s’élevait à 3,75 millions d’euros, selon la Cour.

Izf.net

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