Violations des droits de l’homme en Guinée: mise en garde d’Amnesty International 

 

L’ONG Amnesty International a, au cours d’une conférence de presse animée  le mercredi 13 novembre 2019, à Conakry, présenté son rapport intitulé « Guinée : les voyants au rouge à l’approche des élections de 2020 ».

Ce rapport évalue la situation des droits humains en Guinée depuis l’Examen Périodique Universel (EPU) de l’ONU de janvier 2015. Une évaluation qui porte sur les exactions des forces de l’ordre lors des manifestations et l’impunité de ces crimes et autres ainsi que la menace de la liberté d’expression.

Dans le document, l’Amnesty international note qu’il y a eu au moins 70 manifestants et passants tués depuis janvier 2015 ; 109 personnes sont mortes en détention et que, des journalistes sont souvent inquiétés et font l’objet de poursuites judiciaires.

Dans sa présentation, François Patuel, Chercheur d’Amnesty International en Afrique de l’Ouest affirmer que : « ce document expose la situation des droits humains qui s’est dégradée entre janvier 2015 et octobre 2019 et dénonce l’homicide de 70 manifestants et passants dont au moins trois  membres des forces de sécurité.

Il a mis en garde « contre la montée des tensions politiques dans un contexte où les craintes sont vives par rapport au projet de modification de la Constitution du président de la République, le Pr. Alpha Condé et de sa volonté de briguer un troisième mandat » .

Poursuivant François Fatuel a, au nom de son institution, condamné l’arrestation massive des membres du Front National pour la Démocratie (FNDC) et, exigé leur libération. Car, selon lui, Amnesty International considère ces arrestations comme un affront pour les droits de l’homme et une tentative violente de museler la dissidence, dit-il.

Pour clore, il soulignera que, malgré la ratification par la Guinée de plusieurs conventions sur les droits de l’homme, l’Etat n’a pas respecté tous ses engagements, même si l’abolition de la peine de mort reste néanmoins une réalité.

Pour sa part, la Directrice adjointe de cette organisation, Samira Daoud préconise des pistes de solutions sous forme de recommandations, pour lutter contre la violation des droits de l’homme en Guinée, avant la tenue des élections en 2020.

Il s’agit entre autres, des recommandations portant sur : l’autorisation des marches pacifiques ; l’interdiction des forces armées dans les manifestations ; l’ouverture des enquêtes sur les exactions des forces de l’ordre et la suivie des plaintes des victimes ; la modification de la législation conformément aux principes de bases sur le recours à la force et à l’utilisation des armes par les forces de sécurité lors des marches ; la réduction du surpeuplement en milieu carcéral et, l’accélération, le  plus tôt que possible de la tenue du procès du 28 septembre 2009.

A signaler que la publication de ce rapport d’Amnesty International sur la Guinée se tient avant l’examen Périodique Universel (EPU) de l’ONU, prévu en janvier 2020.

Bah Ibrahima

 

 

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