Soudan: une nouvelle manifestation contre la hausse des prix dispersée

Une nouvelle manifestation contre la hausse des prix des produits alimentaires a été dispersée pour la deuxième journée consécutive mercredi au Soudan, où les autorités ont procédé en matinée à l’interpellation du secrétaire général du Parti communiste, selon cette formation.

Le récent doublement du prix du pain, après la décision du gouvernement de confier les importations céréalières au secteur privé, a suscité un vif mécontentement dans la population, et des manifestations, réprimées, ont lieu depuis le début du mois.

Mercredi après-midi, quelque 200 personnes ont de nouveau manifesté à Omdurman, ville voisine de Khartoum, à l’appel du principal parti d’opposition, Umma. « Non à la faim! Non aux prix élevés! », ont scandé les manifestants, a constaté un journaliste de l’AFP.

La police anti-émeute a fait usage de gaz lacrymogènes.

La veille, des centaines de manifestants avaient été dispersés dans les mêmes conditions, après s’être rassemblés près du palais présidentiel à Khartoum, à l’appel du Parti communiste cette fois.

A la suite de ce rassemblement -le plus important depuis le début de la crise-, des agents du puissant Service national du renseignement et de la sécurité (NISS) ont arrêté mercredi le secrétaire général du PC, Mokhtar al-Khatib, a indiqué le porte-parole du parti, Ali Saïd.

« Ce matin, à 03H00 (01H00 GMT), deux camions remplis d’hommes armés du NISS se sont rendus chez (…) Mokhtar al-Khatib et l’ont emmené dans un lieu inconnu », a dit M. Saïd à l’AFP. « Nous ne savons pas où il est, mais nous savons que c’est le NISS qui l’a emmené. »

Plusieurs hauts responsables du Parti communiste, dirigeants étudiants et militants ont déjà été arrêtés depuis le début du mouvement de contestation.

Le PC, qui est l’une des plus vieilles formations du monde arabe, a assuré que ses membres continueraient à se mobiliser et à organiser des manifestations.

La semaine dernière, l’UE a exhorté le Soudan à autoriser les manifestations contre la flambée des prix, assurant suivre de près la gronde sociale et les arrestations de responsables politiques.

Le 7 janvier, un étudiant avait été tué lors d’une manifestation dans la région du Darfour (ouest).

Izf

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