Sénégal: le procès d’une trentaine de jihadistes présumés renvoyé au 14 février

Le procès d’une trentaine de jihadistes présumés, poursuivis pour « actes de terrorisme et financement du terrorisme », s’est ouvert mercredi devant un tribunal de Dakar et aussitôt renvoyé au 14 février, a constaté un journaliste de l’AFP.

« Pour permettre aux avocats constitués de mieux défendre leurs clients, nous proposons la date du 14 février pour l’examen de cette affaire », a déclaré, peu après le début de l’audience, Malick Lamotte, président du tribunal de grande instance de Dakar.

Trente et un jihadistes présumés, dont trois femmes, sont jugés par une chambre criminelle spéciale de ce tribunal. C’est le premier procès collectif de jihadistes présumés au Sénégal, un pays qui, contrairement à plusieurs de ses voisins, n’a jusqu’ici pas connu d’attentats.

De longues files de personnes s’étaient formées devant le Palais de justice de Dakar pour ce procès qui s’est dans une salle d’audience comble, en présence des familles, des proches et des sympathisants des prévenus, selon un journaliste de l’AFP.

Certains de ces prévenus, dont un célèbre imam de Kaolack (centre), ont scandé « Allah Akbar » (Dieu est le plus grand, en arabe), suscitant des cris similaires dans la salle, après l’annonce du renvoi du procès.

La sécurité avait été renforcée, avec fouilles à l’entrée de la salle et des gendarmes et policiers tout autour.

Les prévenus sont poursuivis pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, blanchiment de capitaux en bandes organisées, actes de terrorisme et financement du terrorisme », selon une source judiciaire.

Ils ont été arrêtés à des dates différentes. L’un d’eux, le célèbre imam de Kaolack, est en détention depuis plus de deux ans, selon sa famille et la presse locale.

« Une cinquantaine de présumés jihadistes ont été arrêtés au Sénégal depuis deux ans. Tous ces gens sont entre les mains de la justice. Ils comprennent des Sénégalais et (d’autres) Africains », avait récemment affirmé à l’AFP le directeur général de la police sénégalaise, Oumar Mal.

Un imam sénégalais, Ibrahima Sèye, a été condamné en appel en octobre 2016 à deux ans de prison ferme pour « apologie du terrorisme ». Il fait partie des personnes, dont plusieurs imams, arrêtées au Sénégal pour « affinités avérées » avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et l’Etat islamique, selon les autorités sénégalaises.

Le Sénégal a renforcé la sécurité devant les hôtels et de nombreux bâtiments publics après les attentats qui ont frappé d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, dont le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire.

Pays réputé pour sa tolérance religieuse, 90% de la population du Sénégal est musulmane. L’essentiel des musulmans sénégalais adhère à l’Islam soufi représenté par différentes confréries.

Izf

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