Manifestations au Togo: les parents d’une victime demandent « justice »

Les parents d’un jeune garçon tué il y a un an à Lomé lors des grandes manifestations de l’opposition contre le pouvoir togolais, ont demandé « justice » mardi, après avoir enfin obtenu l’autopsie de son corps.

Depuis que Joseph Kokou Zoumekey, 13 ans, a été tué en octobre 2017, ses parents avaient refusé de l’enterrer et laissé son corps à la morgue, exigeant qu’une autopsie soit pratiquée.

« Maintenant, nous allons retirer le corps de l’enfant et l’enterrer, mais ce n’est pas fini. Justice doit être rendue, car je dois connaître celui qui a tiré sur mon enfant », a déclaré son père, Yao Zoumekey, lors d’une conférence de presse organisée par Amnesty International.

« Le 18 octobre 2017, les élèves ont été libérés par leurs enseignants, à la suite de l’ampleur des manifestations dans notre quartier de Bè-Kpota. L’enfant a regagné la maison avec ses camarades. Aussitôt, il s’est déshabillé et est ressorti pour aller acheter des condiments à sa mère », a-t-il dit. « Il n’est plus revenu (…) Il a été mortellement atteint par des balles et conduit sans vie dans un centre de santé où nous l’avons finalement retrouvé ».

Le père du garçon a affirmé avoir d’abord « porté plainte contre X et exigé l’autopsie du corps de l’enfant », avant de « saisir le procureur de la République afin qu’il ouvre une enquête ».

Après plusieurs mois de tractations, le médecin légiste commis par le procureur a rendu son rapport d’autopsie le 13 juillet dernier.

« D’après ce rapport, le corps de notre enfant présente des lésions d’une morte violente par arme à feu. L’autopsie vient (démentir)les allégations qui niaient la mort d’un enfant par balle dans notre quartier le 18 octobre », a souligné M. Zoumekey.

Amnesty, qui a soutenu les parents de la victime dans cette procédure, a invité les autorités « à s’engager à combattre l’impunité au Togo ».

« Dans ce dossier, il faut que justice soit faite et c’est ce qu’attend la famille Zoumekey », a déclaré à l’AFP Aimé Adi, directeur d’Amnesty International Togo.

Une quinzaine de morts ont été dénombrés lors des manifestations qui ont rassemblé l’an dernier des dizaines de milliers de personnes à l’appel de l’opposition durant des mois de confrontation avec le pouvoir.

Ils demandaient la démission du président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, après la mort de son père, qui avait lui-même dirigé le pays pendant 38 ans.

Les Togolais seront appelés aux urnes en décembre pour des élections législatives et locales, ainsi que pour un référendum sur des réformes constitutionnelles, mais l’opposition a dénoncé des manoeuvres visant à étouffer la contestation.

Izf

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