Dakar- condamnation de Hissène Habré : le fond de réparation des victimes n’est pas encore crée, d’après Youssoupha Diallo, procureur adjoint de la Chambre Africaine Extraordinaire (CAE)

Le procureur adjoint de la Chambre Africaine Extraordinaire (CAE), le sénégalais Youssoupha Diallo  a animé une conférence de presse le  mercredi 18 octobre 2017 à Dakar sur le procès Hissène Habré, ex président tchadien, jugé et condamné pour crime de guerre, crime contre l’humanité et torture. C’était lors de la session de formation des journalistes de la sous-région sur la Justice Pénale Internationale (JPI).

Au cours donc de cette conférence de presse, le procureur adjoint de la CAE lors du procès de Hissène Habré a déclaré que le fond de réparation des victimes  n’est pas encore crée.

« Je sais qu’au niveau de l’Union Africaine, un plaidoyer  est en train d’être fait pour que les gens prennent des actes concrets afin de mettre en place le fonds qui était prévu. Le dossier n’avance pas et les victimes sont en train de s’activer par rapport à cela,  à travers la réalisation des saisines de M. Habré mais  aussi en faisant un plaidoyer au niveau des partenaires pour que ce fond puisse bénéficier de contribution des Etats ou des organisations internationales. Après le plaidoyer, établir une clef de répartition des sommes.  Établir aussi un mode de fonctionnement », a expliqué M. le procureur adjoint de la CAE.

Selon lui, si ce fond tarde à être crée, il y’aura une insatisfaction morale au niveau des victimes : « Parce que M. Habré est condamné mais aussi il y aura un double accusé quand il n’y aura pas de réparation et une justice sans réparation est une justice à la limite inachevée », a-t-il ajouté.

Youssoupha a aussi souligné que seulement 96 victimes expertes ont été entendues lors de ce procès : « Malheureusement pour le parquet, on n’a pas eu droit à des réparations collectives pour des questions aussi pratiques ».

Il faut signaler que pour des dommages et intérêts,  M. Habré a été condamné à payer 82 milliards de francs CFA.  Cette somme devrait être repartie selon le procureur à des associations de victimes.

Pour rappel, C’est le 27 avril 2017 que la perpétuité a été confirmée en appel pour l’ancien président tchadien de 72 ans qui a régné de 1982 à1990. Les faits rappellent aussi que c’est après 25 ans que le jugement a eu lieu après qu’il ait été forcé de quitter le pouvoir. Il se réfugia d’abord au Cameroun puis au Sénégal où a eu lieu le procès.

L’ancien homme fort du Tchad purge aujourd’hui sa peine à la prison de Cap-Manuel de Dakar.

Pendant cette conférence de presse, l’on a pu comprendre d’une façon générale qu’il y’avait quatre (4) catégories de réparations, à savoir les réparations symboliques, individuelles, collectives, la réhabilitation, et la restitution des biens.

Envoyée spéciale Hawa Diallo

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